Revue Sources

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La Société d’histoire de Fribourg et la chaire d’histoire de l’Eglise de l’université de cette ville, en union avec l’Institut S. Thomas d’Aquin pour la théologie et la culture ont organisé à l’Albertinum  le vendredi 8 avril 2016 une journée d’étude consacrée au Chapitre Général de l’Ordre des Prêcheurs tenu précisément à l’Albertinum de Fribourg en août 1916, voici cent ans. La thématique relative à ce Chapitre n’occupa qu’une partie des débats du colloque. Le reste fut consacré au contexte social et politique fribourgeois de l’époque.

Nous attendons avec une certaine impatience la publication des Actes de ce colloque pour en savoir davantage. Un lot de consolation cependant. Les lecteurs de l’hebdomadaire romand «L’Echo Magazine» avaient été alléchés par la publication d’une notice et d’une photo sur ce même sujet parues le 30 octobre 2014.  C’était déjà le frère Bernard Hodel, un des organisateurs de la journée d’étude du 8 avril dernier, qui en avait pris l’initiative.

Le chapitre de 1916, présidé par le Père Theissling, accompagné de son bienheureux prédécesseur, le Père Cormier, rassemblait en  un pays neutre des capitulaires provenant de divers pays belligérants. Une immense surprise à la lecture des Actes de ce chapitre, relève Bernard Hodel: «On voudrait trouver dans les textes écrits à cette occasion(…)une dénonciation de la guerre. Déception: il n’y a presque rien. Les cent cinquante pages des Actes son essentiellement consacrées à des questions de gouvernement de l’Ordre ou à des questions de discipline religieuse».

Comment expliquer ce silence?

«Il n’y a pas à s’en étonner», poursuit le frère historien. Mais précisément, nous nous en étonnons. Comment expliquer ce singulier silence? Désir d’éviter entre frères les sujets qui fâchent? De sauver l’unité de l’Ordre au milieu des décombres de l’Europe? Pourquoi cette absence de parole de paix, de médiation et de réconciliation? Nous savons bien par ailleurs comment des Dominicains de ce temps furent fortement sollicités à prendre parti dans ce conflit. Notre revue a déjà fait état du sermon de La Madeleine du 10 décembre 1917 qui valut au Père Sertillanges de sérieux ennuis. (Cf Sources, avril-juin 2015: Philippe Verdin: Servir l’Eglise ou sa patrie? Le dilemme du père Sertillanges.)

Par chance, le Colloque de Fribourg avait prévu une contribution qui aurait pu répondre à nos questions. Celle du frère Philppe Toxé, intitulée: «La guerre absente du Chapitre». Nous attendrons la publication des Actes de ce colloque pour en prendre connaissance.

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