Revue Sources

[print-me]Ce livre, imposant par son format, constitue la sixième tome de la Collection Ânthologies missionnaires dirigées par Chantal Paisant, et publiées par le Groupe de Recherches interdisciplinaires sur les Ecritures Missionnaires (GRIEM) de l’Institut Catholique de Paris. Le livre que nous recensons contient une trentaine de textes d’inégale longueur dus à la plume de missionnaires, qui s’échelonnent sur deux siècles et couvrent tour un continent. Madagascar apparaît en finale grâce à une contribution du pasteur Marc Spindler, bien connu de l’historienne Annie Lenoble-Bart qui a réalisé cette anthologie.

Un des grands mérites de cette œuvre est que la parole soit donnée aux humbles acteurs et témoins

Les contributions relèvent de genres très divers: correspondance, extraits de journaux de bord ou de diaires, relations ou directives de supérieurs, récits de voyage et d’explorations, biographies, évocation et description de telle ou telle œuvre ou activité réalisée par les missionnaires, etc. L’unité de cette variété d’écrits est qu’ils sont tous inédits. Ils auraient sans doute disparu de la mémoire historique, si Annie Lenoble-Bart ne les avait pas repérés et introduits, mettant en oeuvre toute sa compétence et son acribie d’historienne professionnelle.

Son introduction tente de montrer les raisons de ses choix de textes et l’agencement qu’elle leur réserve. Un ordre chronologique sans doute, mais qui prend en compte les mues et la maturation de la mission au sein du continent africain qui connut à la même époque les plus profondes perturbations et transformations de son histoire. Annie Lenoble-Bart le fait en collaborant avec des auteurs dont certains lui sont professionnellement proches, comme l’historien spiritain Paul Coulon, ainsi que le regretté Pierre Trichet qui lui a fourni la plupart des contributions qui trouvent leur origine en Afrique Occidentale. Annie Lenoble-Bart ne pouvait pas ne pas puiser aussi dan son propre fond: l’Afrique des Grands Lacs et tout particulièrement le Rwanda où elle occupa à l’Université Nationale de ce pays (UNR) une chaire d’histoire, tandis que son mari, François Bart, enseignait dans le département voisin de géographie.

Un des grands mérites de cette œuvre est que la parole soit donnée aux humbles acteurs et témoins qui sur le terrain «font» l’histoire et ne s’attardent pas à pérorer ni à écrire de brillantes synthèses à son sujet. Cet ouvrage, évidemment, ne rassemble que quelques bribes éparses de cette carrière à peine explorée. Remercions son auteur d’en avoir extraits quelques pierres avec tant de soin et de métier.[print-me]

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