Revue Sources

[print-me]Il fallait bien une année «Martin Luther» pour déclencher ou raviver le processus oecuménique.

«Œcuménisme, avez-vous dit ? On en parle encore? On l’avait oublié, pensant que tout était réglé. Bien sûr, ici et là, subsistent quelques singularités et nuances subtiles entre la façon catholique de vivre sa foi et le mode protestant de le faire. Les traditions familiales ou régionales sont si vivaces! Mais ne parlons plus de divisions et encore moins d’oppositions. Nos Eglises ont mieux à faire par les temps qui courent? Ne devraient-elles pas faire bloc contre un ennemi commun qui avance au pas de charge sur leurs terres?»

« L’œcuménisme est devenu comme un écheveau emmêlé. A force de tirer ses fils en tout sens, ils ont fini par se mélanger. »

J’ai l’impression de répercuter à haute voix ce que beaucoup de chrétiens pensent et susurrent autour de moi. J’en viens même à bénir Luther qui opportunément nous rappelle cette année que les choses ne sont pas si simples. L’œcuménisme est devenu comme un écheveau emmêlé. A force de tirer ses fils en tout sens, ils ont fini par se mélanger.

Le dossier que nous présentons dans ce numéro ne suffira pas à dévider l’écheveau. Mais ses divers articles pourraient y contribuer. Tout d’abord, nous avons fait place à des voix pluriconfessionnelles: catholiques, protestantes et orthodoxe. Elles parlent à partir de divers lieux: théologie, histoire, pastorale. Elles font également écho à des expériences vécues, positives ou négatives. A nos internautes de nouer la gerbe de ce riche contenu. Une conclusion? L’œcuménisme n’a rien d’un fantôme ou d’un revenant qui traîne ses chaînes dans les galetas de nos églises. Il demeure pour tous les chrétiens un programme passionnant.

Ce numéro contient, comme à l’accoutumé, d’autres rubriques. Mentionnons l’une d’entre elles dont le thème va nous accompagner tout au long de l’année. Luther n’est pas la seule vedette à figurer sur la liste des jubilaires. Cette année, les Suisses – et c’est une première – veulent commémorer dans un esprit œcuménique le 600e anniversaire de la naissance de Bruder Klaus ou Frère Nicolas de Flüe, né à une époque où les divisions confessionnelles ne partageaient pas leur pays. Une autre opportunité de se laisser propulser par le désir d’unité.[print-me]


Frère Guy Musy, dominicain, rédacteur responsable de la revue «Sources».

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