Revue Sources

[print-me]Un dossier sur la manière de se vêtir et de se dévêtir. Etrange idée pour une revue qui ne se présente pas comme un magazine de mode ou à la mode. Sources ne se lance pas non plus dans le marketing – juteux – des griffes et des marques.

L’idée a vu le jour il y a un an au cours d’un brainstormimg de notre rédaction. Puis elle a fait son bonhomme de chemin dans les mois qui suivirent pour se tracer une piste dans une jungle épaisse. Nous aurions pu sans doute ajouter un nouvel épisode au roman-feuilleton de la guerre du voile qui semble passionner les chaumières des royaumes de France et de Navarre. Nous avons préféré porter notre attention sur ce qui nous touche de plus près: élaborer une réflexion biblique et psychologique sur nos comportements vestimentaires. Les ados et les mannequins ne sont pas les seuls à s’interroger sur ce qu’ils vont se mettre sur le dos. Il arrive même que des Dominicain partagent la même angoisse. Existentielle, pour quelques uns!

D’ici la bienheureuse résurrection, la Bible recommande de vêtir ceux qui ont froid.

Mais restons sérieux! La Bible n’est pas prude; elle n’a pas été rédigée par un Tartufe sémitique. Elle exalte même la nudité qui est le contraire du paraître et du camouflage. Adam et Eve devraient s’en souvenir. Le blanc, couleur sans couleurs, revêt les ressuscités, sans ne rien cacher de leurs corps glorieux. Le Christ sort nu du tombeau, laissant dans la pénombre sépulcrale suaire et bandelettes.

Mais la Bible est aussi réaliste. D’ici la bienheureuse résurrection, elle recommande de vêtir ceux qui ont froid. Tout simplement. Une oeuvre de miséricorde qui ne rappelle pas forcément les ouvroirs paroissiaux où les dames patronnesses tricotaient pour leurs pauvres. Une exigence plus sérieuse se dégage de cet acte charitable: vêtir le Christ nu, reconnu dans le dépouillement et la misère de ces «petits» qui lui ressemblent. On n’en finirait pas de méditer la dixième station du chemin de croix et d’en tirer les conséquences pratiques qui s’imposent.

Ce numéro est aussi le dernier à paraître cette année 2017. Il pourrait annoncer un nouveau printemps pour notre revue qui accueille dans sa rédaction deux nouveaux frères dominicains: Jean-Benoît Rauscher et Zdzislaw Szmanda. Du sang neuf qui d’Ouest en Est coulera dans nos artères.

Quant à vous tous et toutes, chers internautes d’ici et d’ailleurs, des vœux de bonheur et de paix que nous aimerions partager avec vous.[print-me]


Frère Guy Musy, dominicain, rédacteur responsable de la revue «Sources».

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