prédication – Revue Sources https://www.revue-sources.org Wed, 04 Jan 2017 12:40:16 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.1 «Va et prêche!» https://www.revue-sources.org/dominicains-chemin-va-preche/ https://www.revue-sources.org/dominicains-chemin-va-preche/#respond Wed, 15 Jun 2016 02:07:30 +0000 http://revue-sources.cath.ch/?p=1400 [print-me]

L’itinérance semble être une des marques qui caractérise l’Ordre des Pêcheurs. Elle s’enracine dans la mission pérégrinante de Dominique de Guzman. Son successeur, le frère Bruno Cadoré, le rappelle à ses frères et à ses soeurs dans une lettre publiée le 1 er janvier 2016 à l’ouverture du Jubilé célébrant les huit cents ans de l’Ordre des Prêcheurs. En voici des extraits significatifs:

Va et Prêche!

Depuis la célébration de l’anniversaire de l’installation des premières moniales de l’Ordre à Prouilhe, chaque année de la neuvaine proposée par le frère Carlos nous a préparés a entendre aujourd’hui cet envoi. Notre tradition dominicaine nous dit que Dominique l’entendit un jour de saint Pierre et saint Paul: «Va  et prêche, car Dieu t’a choisi pour t’acquitter de ce ministère », lui dirent-ils. A la porte de la basilique de Sainte Sabine, cette même formule a été reprise par celle qui a écrit cette belle icône ou saint Dominique, a son tour, s’adresse a nous tous, frères et soeurs en la famille dominicaine : Va, et prêche! Vade Praedica!

De ville en village

Comme Dominique voulait le faire comprendre au Pape lorsqu’il lui demandait de confirmer les premiers fruits de son intuition, le feu de l’Evangile doit embraser d’abord l’existence de chaque Prêcheur: ils devaient « être » Prêcheurs. C’est ce feu intérieur qui nous a un jour donné l’audace de demander la grâce de consacrer toute notre vie à la Parole. C’est ce même feu qui peut établir en nous l’impatience, l’insomnie, l’espérance que de ville en village, le nom de Jésus-Christ devienne le nom d’un frère et d’un ami qui vient vivre familièrement avec les hommes, inspirant a tous la confiance d’aller vers Lui .

Le bâton et le livre

Et voila que revient l’image de la vision de Dominique: le bâton de Pierre et le livre de Paul.

Le bâton de Pierre, d’abord, pour ne jamais oublier qu’il est un seul Berger, dont Pierre lui-même fut le premier des serviteurs. Ainsi, les prêcheurs sont-ils envoyés pour être inlassablement prêcheurs de la grâce du salut dont l’Eglise, en l’unité de sa communion, est le sacrement. Mais le bâton, aussi, car il s’agit de prendre la route, de sortir de nos installations, d’aller plus loin que les frontières de nos sécurités, d’enjamber les fossés qui séparent les cultures et les groupes humains, d’accompagner les pas lorsqu’il s’agit d’avancer sur des chemins de peu de certitudes. Bâton sur lequel s’appuyer quand, conscients de nos fragilités et de nos péchés, nous appelons la grâce de la miséricorde pour qu’elle nous apprenne à devenir prêcheurs. Le bâton du prêcheur itinérant de la grâce de la miséricorde.

L’objet de la prédication est cette approche discrète et respectueuse de Celui qui vient, familièrement, proposer l’amitié et la miséricorde de Dieu.

La mobilité de cette itinérance, intérieure autant qu’elle est extérieure, exige que le bâton, toujours, soit accompagné du Livre porté par Paul. Certes, déjà, parce que dans le Livre est écrit ce que Dieu veut révéler à tous. Et aussi parce que c’est bien dans la Parole que doivent plonger à la fois l’expérience croyante, la conversation de l’évangélisation et l’effort d’intelligibilité que poursuit la théologie. Mais le livre avec le bâton, car la rencontre, le dialogue, l’étude des autres cultures, l’estime des autres quêtes de vérité, tout cela constituera des portes d’entrée vers une plus profonde connaissance et compréhension de cette Parole qui, progressivement, se révèle à force de scruter l’Ecriture déposée dans la Bible

Sur de nouveaux chemins

C’est en faisant retour aux premiers temps apostoliques que Diegue et Dominique ont eu !’intuition, déjà, de la nécessité d’un renouveau des méthodes, de l’ardeur et du message de l’évangélisation. Aujourd’hui et demain, à notre tour, nous sommes invités à ce même travail de renouveau, afin de contribuer à «conformer nos temps modernes à ceux des origines et diffuser la foi catholique ».

Et nous avons la chance de pouvoir le faire en accueillant dans tous les continents de nouvelles vocations qui sont autant d’appels au renouvellement incessant du dynamisme de la prédication de l’Ordre. Quelles sont donc ces routes sur lesquelles nous sommes aujourd’hui appelés à vivre familièrement avec les hommes? «II faut que j’aille aussi dans les autres villes pour leur annoncer la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé » (Le 4, 43-44). L’Ordre de saint Dominique, dans son ensemble, doit être animé par un sentiment analogue de l’urgence de la «visitation de l’Evangile » (Lc 1, 39). Certes, nous avons tous, soeurs, frères et laïcs, de bonnes raisons pour dire qu’il nous faut, avant tout, assurer ce que nous faisons déjà.

Certes, nous pouvons parfois être comme «paralysés» en considérant l’ampleur de la tâche et le petit nombre que nous sommes. Bien sûr, nous avons raison de souligner que, déjà là où nous sommes établis, la tâche de la prédication est essentielle. Mais la « visitation de l’Evangile » nous presse de rejoindre les personnes, les groupes, les peuples et les lieux où l’annonce de la bonne nouvelle du Royaume doit aussi être entendue. L’objet de la prédication est cette approche discrète et respectueuse de Celui qui vient, familièrement, proposer l’amitié et la miséricorde de Dieu.

Ouvrir les voies de l’interculturalité

Comment allons-nous, dans le futur, ouvrir largement les voies de l’interculturel, de l’échange entre les provinces et les congrégations. Comment mettre mieux au service de l’Eglise la réalité internationale de l’Ordre? Oserons-nous prendre le risque d’internationaliser nos communautés, d’en faire des témoignages de symphonie possible entre les cultures, entre les écoles théologiques, entre les savoirs, entre les représentations de l’Eglise?

Pour réaliser cela, il me semble que l’Ordre dans le futur aura, toujours besoin d’une prédication contemplative. Paradoxalement, alors qu’on ne cesse de dire, avec raison, que l’Eglise a besoin toujours davantage d’ouvriers pour la moisson, l’Ordre aura sans doute a offrir un service qui ne s’engouffrera pas seulement dans l’action pastorale, mais qui sera davantage des lieux de contemplation, de recherche, de sagesse, de quête de vérité. C’est dire la place que devrait prendre à l’avenir le soin apporté au témoignage de la communion fraternelle, la priorité non négociable accordée à la méditation de la Parole, à la prière des Heures et de !’intercession, à la patiente veille en présence du Seigneur. Mais c’est dire aussi la détermination avec laquelle nous devrons consolider et approfondir l’intensité de l’étude, voie privilégiée de la contemplation, mais aussi service pour l’Eglise que, au nom de la tradition qui nous a été transmise, nous ne pouvons décliner.

Au-delà des situations établies

Comment ne pas oublier que le propre de l’Ordre, hier, aujourd’hui et demain, est d’aller toujours au-delà des situations établies, de partir a la rencontre de celles et ceux qui n’ont pas encore eu la joie d’une rencontre personnelle avec Jésus-Christ, de prendre le risque de quitter des sécurités pour aller donner le témoignage de la miséricorde et de l’amitié de Dieu à celles et ceux pour qui Dieu est encore, ou est devenu, lointain et étranger. Comment nous laisser emporter par le feu du désir d’aller vers d’autres lieux, d’autres cultures?

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Bruno Cadoré, supérieur général de l’Ordre des prêcheurs

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« Prêcher c’est transmettre l’enthousiasme d’une rencontre » https://www.revue-sources.org/precher-cest-transmettre-lenthousiasme-dune-rencontre/ https://www.revue-sources.org/precher-cest-transmettre-lenthousiasme-dune-rencontre/#comments Wed, 30 Mar 2016 10:16:28 +0000 http://revue-sources.cath.ch/?p=1214 [print-me]

Quelle est l’actualité de la prédication dans la vie d’un jeune dominicain? Reconnaissons que ce terme a pris quelques rides dans notre langage usuel. Est-il pour autant dépassé? Pour frère Pierre de Marolles, étudiant à la Faculté de Théologie de Fribourg, pas le moindre doute: prêcher est une dimension fondamentale de son engagement religieux.

Reste que la prédication est une réalité complexe. Frère Pierre en a bien conscience. Ce qu’il perçoit et la communication de son enthousiasme s’achoppe à de multiples obstacles. Le Dominicain du couvent fribourgeois de St-Hyacinthe nous partage le fruit de sa réflexion, très lucide sur les enjeux de ce ministère particulier.

Frère Pierre, c’est quoi la prédication?

Prêcher, c’est transmettre Dieu. Communiquer ce qu’il te dit et ce qu’il veut dire à l’autre. Et c’est souvent semblable. Tu peux tabler sur le fait que si une parole est importante pour toi, elle a des chances de l’être pour l’autre.

Pendant un certain temps, j’ai cru qu’il fallait transmettre des notions. Mais les évangiles nous indiquent qu’il s’agit plutôt de l’enthousiasme d’une rencontre. Les notions viendront après. Quand saint Paul dit aux Corinthiens: « Nous vous le supplions, laissez-vous réconcilier avec Dieu », il ne transmet pas un concept. Il met sur un plateau la possibilité d’une relation avec Dieu. Prêcher ce n’est donc rien d’autre que d’affirmer: « J’ai rencontré quelqu’un qui veut vous rencontrer aussi », tout en sachant qu’on ne maîtrisera jamais l’expérience spirituelle de l’autre.

Quelles sont les conditions d’une bonne prédication, selon vous?

En premier lieu, la prière. Pour transmettre la parole de Dieu, il faut être en relation avec lui. On peut parfois s’assécher dans une vie de prédicateur. On transmet de belles idées, on émoustille un peu les gens, mais au fond tout cela peut cacher une indigence spirituelle terrible.

Prêcher suppose également un ménage intérieur: se désencombrer de concepts inutiles pour savoir ce qu’il faut dire et comment il faut le dire. Sans cette attention, tout ne sera que mots échangés et la parole ne transformera rien, ni chez moi, ni chez celui à qui je m’adresse.

Une vie en mouvement met en mouvement à son tour.

Je crois que la prédication nécessite une certaine exigence la capacité à ne pas se satisfaire du peu. Ce n’est pas parce que j’avais deux ou trois bonnes idées que j’ai fait mon job. Il faut rechercher une parole efficace. Les gens sentent tout de suite une parole verbeuse, mêmes les grands-mères, qui vous ne le diront certainement pas.

Quels sont les lieux où vous exercez ce ministère de prédication?

Auprès des élèves du catéchisme, dans les retraites que je prêche, ainsi qu’à l’Université.

N’avez-vous pas un peu l’impression de prêcher à des convaincus?

Parfois c’est vrai. Quand je constate l’effort que déploient nos frères français pour rejoindre les gens qui n’ont jamais entendu parler de Dieu, avec Retraite dans la ville notamment, je me dis que je n’en fais pas assez.

Mais je me retrouve face à une interrogation. Les convaincus sont-ils suffisamment convaincants? Quand on regarde nos communautés ecclésiales, les problèmes et les dissensions ne manquent pas. Alors, que va-t-on dire aux autres: « Venez à la messe pour assister à nos disputes »? Il faudrait que l’on commence à travailler sur nous-mêmes.

Je crois qu’il ne faut pas trop vite déprécier une prédication faite aux « convaincus ». C’est d’autant plus important que toute la communauté est appelée à la prédication.

Et les « non convaincus », comment les rejoindre ?

Prenez l’exemple de grands-parents qui souhaitent transmettre leur foi à leurs petits-enfants. Un cours de catéchisme ex-cathedra n’y fera rien – et ce d’autant plus si papa et maman y sont opposés. Mais si ces mêmes grands-parents se laissent travailler par la Parole de Dieu, s’ils prient, s’ils cherchent à approfondir leur foi, les petits-enfants s’en apercevront et ils seront peut-être un jour curieux de savoir ce qui habite leur cœur.

Je crois qu’une vie en mouvement met en mouvement à son tour. L’immobilisme, en revanche, paralyse. Si nous sommes pris au trip, même si nous n’avons pas les meilleurs mots pour le dire, quelque chose va se transmettre.

La prédication est-elle unilatérale?

Je ne crois pas. Elle doit aussi transformer le prêcheur. Elle implique une attention à l’autre, à sa manière de voir les choses. Chercher à convaincre revient à ne pas quitter son point de vue.

Un regard sur l’histoire nous montrera assez vite que les grands saints ont toujours su se laisser toucher par l’autre. Charles de Foucault a fait un dictionnaire touareg dans le désert. Mère Teresa accompagnait les mourants. A quoi ça « sert », puisqu’ils vont mourir? Ils ne deviendront pas évangélisateurs à leur tour. Si on envisage ces réalités avec une logique de rentabilité humaine, on peut conclure que de tels engagements ne servent à rien. Et pourtant, ce sont eux qui ont réussi. Ce sont eux les modèles. Que nous disent-ils? Que la transmission de la foi est avant tout l’affaire d’un cœur « inquiet » de l’humain, un cœur qui à la vue de ses frères et de ses sœurs se demande : « Où courent-ils? Qu’est-ce qui les fait vivre? A quoi s’intéressent-ils? ». Rien de ce qui est humain ne devrait être étranger au prédicateur.

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Pierre PistolettiInterview menée par Pierre Pistoletti, membre de notre équipe rédactionnelle.

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Dominique manchot! https://www.revue-sources.org/dominique-manchot/ https://www.revue-sources.org/dominique-manchot/#respond Fri, 01 Jan 2016 09:44:19 +0000 http://revue-sources.cath.ch/?p=429 [print-me]

Nous connaissions déjà un Dominique muet. Matisse l’avait privé d’orifice buccal et de cordes vocales. Supplice infernal, réservé aux prédicateurs bavards. Infamie pour le fondateur d’un Ordre de «prêcheurs». Et voilà qu’un frère provocateur glisse sous mon nez un Dominique manchot! Difficile d’épater un auditoire par des effets de manches. Mais Dominique en avait-il vraiment besoin?

Je ne saurais ni comparer ni rapprocher ces deux «icônes». La première est un chef d’œuvre devenu classique; la seconde, sortie d’un grenier de monastère, a subi l’épreuve du temps. A moins qu’elle ne fut la victime d’un iconoclaste impénitent.

Même sans voix et sans mains, il est encore possible de prêcher.

Mais rien n’est perdu. Même sans voix et sans mains, il est encore possible de prêcher. Le message évangélique n’a nul besoin d’être audible ou gesticulé. Dominique au pied de la croix ou penché sur sa Bible est à lui seul message et messager. Notre frère Angelico qui l’a peint dans cette double posture en était persuadé. Manchot ou non, le prêcheur fait corps avec Celui qui l’envoie. La prédication devient sublime quand le porte-parole est lui-même suspendu à la croix qu’il veut annoncer. Le témoin se confond alors avec son message. Même s’il n’est plus capable de le balbutier.

Ainsi Dominique prêchait-t-il, seul sur les sentiers caillouteux et épineux du Lauragais, à l’heure nocturne où le sicaire le guettait. Merveilleuse prédication aussi ce jour où il vendit ses parchemins pour nourrir des pauvres qui ne lui devaient rien. Prédication encore quand ses frères le portèrent sur une civière des hauts de Bologne vers le couvent où il voulait mourir et reposer sous leurs pieds.

Dietrich Bonhœffer aimait dire que le prédicateur avait mission d’accompagner la Parole. Parole en quête d’une terre en friche pour la féconder. Et si cette terre était d’abord la chair du prédicateur? Son corps, son âme et son histoire. Pour manifester la cohérence nécessaire entre la Parole qui vient de Dieu et le prêcheur qui la profère.

Le Matisse de Vence a voulu exprimer cette incarnation, légère, subtile et quasi décharnée. Un Dominique filiforme, réduit à quelques traits, comme une esquisse transparente et inachevée. Le prêcheur n’a nul besoin de bouche pour dire l’indicible. Il ne fait que le suggérer. Nul besoin non plus de mains pour le dessiner. Son cœur lui suffit.

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Internet et prédication https://www.revue-sources.org/internet-et-predication/ https://www.revue-sources.org/internet-et-predication/#respond Tue, 01 Apr 2014 15:05:26 +0000 http://revue-sources.cath.ch/?p=245 [print-me]

Il y a deux ans, j’ai traversé une période d’arrêt de travail complet, suite à une situation pastorale qui a failli me démolir. Deux choses m’ont tenu debout: la prière et la construction, avec l’aide d’un ami, d’un blog qui regroupe, entre autres billets, les homélies que mes paroissiens demandaient à relire chaque dimanche. Le temps que j’avais à disposition m’a permis de me former dans ce domaine.

Pendant cette période, je suis devenu également grand utilisateur du réseau social Facebook. Une thérapie comme une autre dont je ne suis pas encore sevré, mais qui m’a conduit bien plus loin que je ne le croyais au départ. On peut utiliser ce réseau d’amis de manière ludique. Mais on peut aussi évangéliser ce lieu. C’est le pari que je me suis fait. J’ai donc relié mon blog à Facebook, puis à Twitter; ce qui a donné une toute nouvelle audience à mes modestes homélies paroissiales.

Pari gagné

Comme j’étais comédien et animateur de radio avant d’être appelé à la prêtrise, j’ai quantité d’amis du monde artistique et médiatique sur ces réseaux. Ces personnes sont souvent en rupture profonde avec l’Eglise. Peu à peu, je me suis aperçu que mes amis lisaient mes homélies, puis les commentaient. Ils ne l’auraient jamais fait sans ce support. Certains n’avaient même jamais lu un verset d’évangile. Plusieurs découvrent ainsi le Christ et aiment son message. Ces personnes dialoguent régulièrement avec moi, malgré les centaines, voire les milliers de kilomètres qui nous séparent et font de spectaculaires retours à la Foi.

Pari gagné!

Evangéliser très simplement, c’est aussi le pari de mes deux initiatives suivantes: l’Evangile à l’Ecran et les mini-homélies quotidiennes que je publie sur Twitter. En 140 caractères, on est forcé d’aller à l’essentiel. Et l’essentiel, c’est le message du Christ. Au fond, toutes les homélies disent toujours « Aimez-vous les uns les autres; aime ton prochain comme toi-même…« . Comme le disait un message récent sur Facebook : “une théologie qui n’inciterait pas à aimer devrait être sérieusement remise en question ».

Drôles de paroissiens

Oui, mais voilà, évangéliser via Internet prend du temps! Au moment où je remettais en question le temps passé devant l’écran, un confrère m’a rassuré: « Des milliers de personnes lisent tes messages par ce biais, te suivent et réagissent, c’est une véritable paroisse! Continue! »

Aujourd’hui, je consacre environ une heure par jour à ces drôles de paroissiens. Ils me le rendent bien. Cela m’a valu de vraies rencontres en chair et en os. Et beaucoup d’émotions aussi lorsque des personnes m’avouent avoir à nouveau passé la porte d’une église suite à mes pauvres mots.

Prêtre, je crois fondamentalement que la joie de l’Evangile doit passer aussi par Internet, un autre don de Dieu. Ce credo-là m’a reconstruit, et redonné l’énergie pour témoigner du Christ.

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L'abbé Vincent Lafargue

L’abbé Vincent Lafargue

Vincent Lafargue est un jeune prêtre actif sur Internet. Son site personnel (www.ab20100.ch) rassemble ses homélies, mais aussi différentes initiatives au rayonnement croissant. Avant de se diffuser au travers des voies virtuelles, sa parole résonne au cœur des montagnes valaisannes, dans les paroisses du secteur de Lens.

 

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Retraite dans la ville https://www.revue-sources.org/retraite-ville-dune-predication-traditionnelle-a-predication-virtuelle/ https://www.revue-sources.org/retraite-ville-dune-predication-traditionnelle-a-predication-virtuelle/#respond Tue, 01 Jan 2013 11:05:28 +0000 http://revue-sources.cath.ch/?p=391 C’était il y a 10 ans, en 2002, le couvent des Dominicains de Lille décidait d’organiser chez eux des conférences chaque dimanche de Carême, et proposaient à la soixantaine de participants un livret d’accompagnement pour la semaine. C’est alors que de jeunes frères étudiants, habitués à surfer sur Internet, eurent l’idée d’élargir le public de la retraite en créant un site gratuit qui mettrait en ligne les conférences, et d’envoyer gratuitement à tous ceux qui s’y inscriraient un courriel quotidien leur proposant une méditation pour chaque jour. Retraite dans la Ville était née!

Évoluant de 2000 inscrits la 1re année à près de 70’000 inscrits, 300’000 visiteurs «uniques» et 1’000’000 de visites lors de sa 10eédition (en 2011), le projet initial de retraite de Carême, somme toute classique si ce n’est qu’elle était également retransmise sur le web, s’est ainsi transformé en véritable retraite numérique, intégrant peu à peu les outils caractéristiques du monde de la toile: blog, forums, offices audio, enregistrements vidéos, partage via les réseaux sociaux.

Certes, cette retraite de Carême a adopté une forme de prédication entièrement virtuelle. Mais si l’on considère son histoire, son évolution et son dessein, nous voyons bien qu’elle s’inscrit dans une tradition de prédication, chère à la vocation de l’Ordre des Prêcheurs, n’ayant toujours pas d’autre but que d’annoncer la Parole de Dieu par le biais des moyens modernes de communication, afin de rejoindre avec toujours plus de pertinence un nombre croissant de personnes. De la sorte, elle n’a cessé de penser des animations qui cherchent à s’adapter aux attentes et demandes spirituelles d’un plus grand nombre de «chercheurs de Dieu», en tenant compte de leur diversité, notamment de leur proximité ou éloignement par rapport à l’Église et à la foi. Pour donner un ordre d’idées: près de 10% des retraitants se disent éloignés de l’Église et 20% des inscrits ont entre 18 et 42 ans.

C’est dans ce cadre que www.retraitedanslaville.org devient aujourd’hui un portail de prédication sur Internet. Il n’est plus porté par les frères étudiants, mais par une structure de frères et de laïcs dédiés à cet office, cependant toujours située au couvent de Lille, si bien que les membres de la communauté restent de fidèles soutiens dans cet apostolat. De nouveaux projets ont alors vu, ou vont prochainement voir le jour: des sites pour les enfants, les adolescents ou les jeunes adultes (à venir); une retraite pour l’Avent, www.aventdanslaville.org placée sous le signe de l’espérance; et pour accompagner le Temps Ordinaire (entre deux retraites !), le site www.psaumedanslaville.org publie depuis juin 2012 des méditations de psaumes et leur lecture par des comédiens professionnels[1], qui ont déjà attiré plus de 30 000 inscrits en moins de six mois, avec près de 300000 visiteurs «uniques» et 1000000 de visites. À l’image de la grâce dont ces propositions veulent être des canaux, celles-ci sont gratuites afin de pouvoir être offertes à tous. Retraite dans la Ville vit actuellement de la générosité des donateurs.

En dernier lieu, il ne faudrait pas croire que Retraite dans la Ville se limite à la virtualité. A l’instar de tout lieu traditionnel de prédication, nous désirons ardemment que ce soit l’Esprit de Vie qui souffle dans le cœur de l’homme et favorise ainsi sa rencontre avec Dieu. C’est en tant que support de cette rencontre spirituelle mais non moins réelle que nous œuvrons. Dans un contexte paroissial en permanente mutation et parfois fragilisé, nous espérons susciter des communautés «invisibles», qui se rassemblent virtuellement pour puiser réellement à la même Source de Vie, pour échanger sur leur foi, tisser des liens et se soutenir dans un monde appelé à accueillir le témoignage de l’Amour de Dieu pour l’humanité. Nombreux sont les témoignages de ceux que Retraite dans la Ville a réunis, soit qu’elle les ait réconciliés avec Dieu, avec l’Église ou avec eux-mêmes, soit qu’elle ait été l’occasion de partages communautaires, autour des méditations et des offices audio.

Ne nous y trompons donc pas: la vocation de Retraite dans la Ville, aussi immatérielle semble-t-elle, vise avant tout la rencontre humaine: celle de l’homme avec Dieu qui passe aussi par celle de l’homme avec l’homme. Notre mission est de lui annoncer son espérance et de lui permettre de découvrir la présence intime de Dieu agissant avec amour.

[1] Maxime d’Aboville, Jean-Damien Barbin, Nâzim Boujenah, Claire Chastel, Marie-Sophie Ferdane et Michael Lonsdale.


Le frère dominicain Olivier Zalmanski, du couvent de Lille, participe étroitement au Projet «Retraite dans la ville» avec les frères de sa communauté.

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