solidarité – Revue Sources https://www.revue-sources.org Fri, 01 Jun 2018 08:55:42 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3.1 Dominicains pour Justice et Paix: Visite en République dominicaine https://www.revue-sources.org/dominicains-pour-justice-et-paix-visite-en-republique-dominicaine/ https://www.revue-sources.org/dominicains-pour-justice-et-paix-visite-en-republique-dominicaine/#respond Fri, 01 Jun 2018 04:00:15 +0000 https://revue-sources.cath.ch/?p=2582 Depuis près de trente ans, notre Ordre dominicain est représenté auprès des offices de Nations Unies sis à Genève, particulièrement auprès du «Conseil des Droits de l’Homme» qui a son siège dans cette ville. L’objectif de ce service est de répercuter devant les instances internationale les violations des droits humains relevées sur le terrain par des membre de la famille dominicaines. C’est dans ce but que le frère Leobardo, représentant permanent à Genève de l’Association «Dominicains pour Justice et Paix» s’est rendu en République Dominicaine. Echos de cette visite.

Notre Association, Dominicans for Justice and Peace a organisé des journées de sensibilisation en préparation de l’Examen Périodique Universel de la République Dominicaine. Les journées ont eu lieu à El Seybo et ont réuni 36 participants, parmi lesquels des frères, des sœurs et des laïcs membres de la famille dominicaine, ainsi que d’autres acteurs de la société civile.

L’objectif général de ces journées de sensibilisation était d’informer et d’éduquer les participants sur l’Examen Périodique Universel de la République Dominicaine qui aura lieu en janvier 2019. Un objectif plus particulier visait à familiariser les participants avec les «instruments» de l’ONU à Genève, de revoir les obligations contractées par le gouvernement dominicain en matière de défense et de promotion des droits humains et créer un rapport sur la situation de ces droits en République Dominicaine. Ceci fut rendu possible grâce à la collecte d’informations auprès de chaque participant et de chaque région.

Un objectif transversal d’une grande importance était d’encourager les acteurs de la société civile et la famille dominicaine à travailler ensemble et à établir des relations qui produisent de meilleurs résultats dans le domaine de la promotion et de la défense des droits humains en République Dominicaine.

Au cours de la première journée, le frère Leobardo Almazan représentant permanent de l’Association «Dominicans for Justice and Peace» à Genève et Madame Laurence Blattmer coordinatrice de programmes ont présenté les mécanismes des droits humains à l’ONU, avec un accent particulier sur l’Examen Périodique Universel auxquels sont soumis tous les Etats membres du Conseil des Droits de l’Homme. La deuxième journée fut consacrée à des travaux des groupes régionaux et à identifier quatre domaines d’intérêt particulier: à savoir le droit à la santé, le droit au logement, les droits des enfants et des adolescents ainsi que la corruption et l’impunité. Les participants ont discuté des causes de ces problèmes et ont donné des suggestions sur la façon dont ils pourraient être résolus.

Au cours de la dernière journée, les participants ont discuté de la planification stratégique en préparation de l’Examen Périodique Universel de la République Dominicaine. Une messe a conclu les délibérations avec des personnes d’origine haïtienne qui ont l’habitude de fréquenter la maison de retraite de La Higuera où avait lieu la session. Finalement, après une évaluation de ces journées, les participants ont déjeuné ensemble et sont rentrés chez eux.

Le frère Leobardo et Mme Blattmer ont encore pu contacter plusieurs familles de l’organisation «Seybanos sin techo». On leur a parlé des expulsions forcées de 60 familles par la «Central Romana», voici plus de deux ans. Cette action est restée impunie. Ils ont aussi été interviewés par «Radio Seybo» pour parler des journées de sensibilisation et des expulsions forcées et ils ont rencontré plusieurs membres du gouvernement ainsi que le représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits Humaine en République Dominicaine et participé à un panel intitulé: « Les Nations Unies écoutent nos plaintes», organisé par l’Université Autonome de Santo Domingo. Ils ont partagé à cette occasion les fruits des journées de sensibilisation et évoquer leur travail à Genève. 

Communication du frère Leobardo Almazan op

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Klaus Keller: l’économie au service de la paix https://www.revue-sources.org/klaus-keller-leconomie-internationale-service-de-paix/ https://www.revue-sources.org/klaus-keller-leconomie-internationale-service-de-paix/#respond Tue, 09 May 2017 14:54:45 +0000 http://revue-sources.cath.ch/?p=2270 Klaus Keller étudie l’économie internationale à Genève. En parallèle, il s’engage chaque mercredi auprès de l’Association Le Bateau pour partager son temps avec des personnes démunies. C’est dans la prière quotidienne qu’il puise la force de ses grands idéaux. Portrait d’un jeune engagé. 


Un reportage de Pierre Pistoletti, journaliste et membre de la Revue Sources.

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Sobriété heureuse: Mère de toutes les batailles https://www.revue-sources.org/sobriete-heureuse-mere-de-toutes-batailles/ https://www.revue-sources.org/sobriete-heureuse-mere-de-toutes-batailles/#respond Mon, 26 Sep 2016 12:12:22 +0000 http://revue-sources.cath.ch/?p=1564 [print-me]

En 2006, la Cotmec (Commission tiers-monde de l’Église catholique) était, avec la Fédération romande des consommateurs, la première à dénoncer le lancement d’un nouvel emballage d’une gamme de chocolats Cailler, en PET non recyclable, élaboré par l’atelier du célèbre architecte Jean Nouvel. Au départ, une information recueillie par Martyna Olivet qui venait d’être engagée comme permanente de la Commission. Forte de sa formation scientifique, Martyna avait été en mesure d’évaluer l’impact écologique de cette opération de prestige, destinée à relancer les ventes. À la conclusion, après une vive polémique dans les médias, le retrait par Nestlé de cet emballage et le retour au bon vieux papier, moins dommageable pour l’environnement.

La COTMEC en première ligne

Née en 1968 d’un acte de résistance (la mise en cause par un prêtre du paiement de la taxe militaire), la Cotmec s’était vouée, sous la houlette, entre autres, de l’abbé André Fol et de Dominique Froidevaux, à cultiver la solidarité nord-sud et à alerter l’Eglise et la société sur les injustices infligées aux peuples du «tiers-monde». Une riche histoire, avec de multiples accents, par exemple sur les questions des réfugiés, des abus du secret bancaire, de la mondialisation, de la dette des pays du Sud, avec des liens avec des Latino-Américains en butte aux dictatures, des victimes de l’apartheid, des Haïtiens, des promoteurs de paix dans la région des Grands Lacs (grâce à un autre permanent, Justin Kahamaile)…

Avec la publication de livres et de brochures, des débats, des animations pour les jeunes, la participation aux campagnes de Carême, ainsi que 353 numéros de la «feuille jaune» mensuelle. Et la collaboration avec tout un réseau, à Genève, en Suisse et un peu partout dans le monde.

« En simplifiant grossièrement, on dira que la modernité occidentale a réduit la création à une ressource et la société à un marché, amputant l’humanité d’une partie d’elle-même. »

Ce n’était pas la première fois, en 2006, que la Cotmec s’intéressait à l’écologie. Elle avait déjà été attentive, dans les années 1980, au mouvement œcuménique «Justice, Paix et Sauvegarde de la Création». Cependant, il lui est progressivement apparu que la défense de la vie sur la planète devenait «la mère de toutes les batailles». Elle impliquait la lutte contre les inégalités, contre une consommation débridée, contre le gaspillage et, au bout du compte, elle mettait en question un système économique mortifère.

Des petits gestes à une mutation

En 2009, la Cotmec publiait, sous le titre «Un monde plus juste? À toi de jouer», une brochure incitant les jeunes à accomplir chaque jour «des petits gestes pour préserver la planète». Il s’agissait de circuler à bicyclette plutôt qu’en scooter, de changer moins fréquemment de téléphone portable ou d’ordinateur, d’éviter d’acheter quantité de vêtements, de boire de l’eau du robinet plutôt que de l’eau en bouteille ou encore de limiter sa consommation de sodas ou l’utilisation de cosmétiques. Pour aller plus loin, il était proposé aux lecteurs de s’engager dans des associations pour la protection de l’environnement ou pour des relations Nord-Sud plus justes.

La Cotmec s’était aussi impliquée dans la quête du lien entre spiritualité et environnement, en particulier avec le théologien protestant Lukas Vischer. Pour son 40ème anniversaire, en 2008, elle avait invité trois Belges, François Houtart, Ignace Berten et Thierry Verhelst qui avaient pointé le doigt sur les origines de la crise globale que vit l’humanité et sur les issues possibles. Thierry Verhelst avait affirmé avec force qu’une «spiritualité profonde était indispensable à la promotion d’une mutation culturelle et écologique.» Certains des membres de la commission ont aussi été marqués par l’ouvrage de Michel Maxime Egger «La Terre comme soi-même, repères pour une écospiritualité» (Labor et Fides, Genève 2012).

Après le retrait de son mandat par les responsables de l’Église catholique de Genève, fin 2013, la Cotmec, devenue association, n’a pas voulu abandonner cette question vitale, l’abordant, parmi d’autres, dans son livre intitulé «Trop riches, trop pauvres», publié en juin 2015 (Éditions d’en bas). Et lors du lancement à Fribourg, en septembre 2015, de la plateforme Dignité et Développement – dont la création a été voulue par l’évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg à la suite de la mise à l’écart de la Cotmec – celle-ci a proposé, comme thème de recherche, «Écologie et pauvreté», devenu depuis: «Écologie et sobriété heureuse». Elle restait ainsi fidèle à sa mission d’origine sur le fossé Nord Sud, élargi aujourd’hui à l’ensemble de la planète, tout en se centrant sur ce qui déterminera, en grande partie, l’existence de nos enfants et petits-enfants (et affecte déjà sérieusement celle de certains peuples).

«Vivre intensément avec peu»

L’élévation du niveau des océans etc. a des racines enfouies dans l’âme humaine. Et tout particulièrement dans la culture répandue sur la planète par la modernité occidentale. Avec des avancées scientifiques et technologiques inouïes, une croissance de l’espérance de vie ou une diminution de la pénibilité du travail. Mais aussi une périlleuse dérive qui s’accélère depuis quelques décennies et nous mène au bord du gouffre.

En simplifiant grossièrement, on dira que la modernité occidentale a réduit la création à une ressource et la société à un marché, amputant l’humanité d’une partie d’elle-même. Elle a dévoyé sa puissance de désir, infinie, de l’ordre de l’être et non de l’avoir, la dégradant en envies addictives, à l’aide de la publicité et du marketing. D’où l’emballement de la production et de la consommation de «biens» qui épuisent les ressources offertes par la planète, en jouant sur notre quête de reconnaissance, notre tendance au mimétisme et, en définitive, sur une vaine tentative d’échapper à notre finitude par la jouissance et l’accumulation. Tout en négligeant les besoins vitaux de larges couches de la population mondiale.

Les solutions technologiques – production d’énergie durable, réduction du gaspillage des ressources etc. – aussi indispensables soient-elles, ne suffiront sans doute pas. Dans l’encyclique Laudato si’, le pape François nous propose un retour à la simplicité. «La sobriété vécue avec liberté est libératrice. Ce n’est pas moins de vie, ce n’est pas une basse intensité de vie, mais tout le contraire», écrit-il (No 223). Bien des sages de diverses civilisations ont, à travers les âges, foulé ce chemin, encore emprunté de nos jours, par choix ou obligation, par nombre d’individus et de peuples dont l’exemple peut nous inspirer. Un chemin exigeant qui implique une désintoxication de certaines des «valeurs» de notre société, mais est aussi un chemin de convivialité et de joie.

Le pape François n’oublie pas la dimension politique de «la conversion écologique» qu’il appelle de ses vœux. «Un changement dans les styles de vie pourrait réussir à exercer une pression saine sur ceux qui détiennent le pouvoir» (No 206). Problème: une telle conversion nécessite du temps, alors qu’elle est urgente si nous voulons garder l’espoir d’échapper aux pires calamités… Pour sa modeste part, l’association Cotmec s’efforce d’y contribuer.

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Michel Bavarel, journliste genevois, collabore à l’«Action de Carême» des catholiques suisse.Membre de la Commission tiers-monde de l’Eglise de Genève (COTMEC), il fut rédacteur de la «Feuille Jaune», périodique de cette institution et collabora très activement à ses autres publications.

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Lebret, 50 ans déjà https://www.revue-sources.org/lebret-50-ans-deja/ https://www.revue-sources.org/lebret-50-ans-deja/#respond Mon, 26 Sep 2016 09:26:02 +0000 http://revue-sources.cath.ch/?p=1520 [print-me]

Il y a 50 ans, le 20 juillet 1966, Louis Joseph Lebret quittait ce monde après une vie bien remplie au service du développement et de l’engagement de l’Eglise sur ce chemin.

Devenu dominicain en 1923, il avait fondé Economie et Humanisme en 1942 pour analyser les changements du monde et proposer une grille éthique d’actions transformatrices. Allant plus loin que l’action sociale, il a ainsi permis la prise en compte de la dimension structurante de l’économie comme descripteur et comme moteur de la société. Economie et Humanisme était à la fois un centre de recherche, une revue et un mouvement social promouvant une organisation sociale qui prenne en compte des valeurs de promotion de la personne, la montée humaine et la justice sociale.

Le bien commun au centre

Découvrant les réalités de l’Amérique Latine puis de l’Afrique et plus rapidement de l’Asie, L.J. Lebret lancera l’IRFED, la revue Développement et civilisations et des plans de développement, des stratégies de gestion de l’urbanisation. Il sera particulièrement impliqué au Brésil, au Liban, au Sénégal et dans la formation des futurs leaders du temps des Indépendances.

L.J. Lebret a sans nul doute été un pionnier de l’économie humaine pour les années 60, proposant non pas une idolâtrie du progrès pour lui-même ou de la croissance maximale, mais une orientation de ces processus vers le bien commun planétaire, vers la prise en compte des plus fragiles et aussi de l’environnement. Il a été ce pionnier dans l’Eglise par sa participation à la rédaction de Populorum Progressio et son travail de représentant de l’Eglise dans des organisations des Nations unies et dans les institutions nationales et internationales chargées du développement.

« L’Eglise – avec l’exception notable du pape François – elle aussi semble s’être éloignée des préoccupations qui étaient celles de Lebret ».

On ne peut pas isoler Lebret de sa génération (M.D. Chenu, Y. Congar, F. Perroux, E. Mounier, Paul VI…) et de ses équipiers d’Economie et Humanisme (P. Viau, H. Desroche, A. Birou…). Il est donc vain de penser pouvoir mesurer son impact personnel. On peut néanmoins dire que Louis Joseph Lebret a proposé un cadre d’analyse et d’action pour penser autrement le monde et son devenir, mais aussi l’Eglise dans sa responsabilité dans le monde. Il a aidé l’Eglise à mieux se situer, ce que le concile Vatican II reprendra, Lebret étant un des experts qui a participé à la rédaction de Gaudium et Spes. Il a participé à une plus grande maîtrise par les «jeunes nations» de leur devenir. Il a rendu possible la sortie l’économie de ses paradigmes dominants du chacun pour soi et de la seule économie de marché.

Songhai: seul héritier de Lebret?

Faire cette liste – incomplète- laisse un goût d’amertume car les réalités du monde globalisé semblent avoir balayé les apports de Lebret ou pour le moins de les avoir marginalisés à l’extrême. La globalisation néo-libérale du monde, les technologies de l’information ou encore le déploiement des cultures égocentrées ont rendu moins pertinentes certaines propositions de L.J. Lebret comme la planification, la hiérarchisation des besoins, la militance de l’élite chrétienne, la place des femmes… Les nombreuses institutions fondées par Lebret ont presque toutes disparu par faute de moyens financiers ou sont en voie de fermeture. L’Eglise – avec l’exception notable du pape François – elle aussi semble s’être éloignée des préoccupations qui étaient celles de Lebret. Ne restent que Songhai au Bénin, projet non pas fondé par Lebret mais dans sa mouvance, des leaders déjà âgés au Brésil (comme Chico Witaker un des fondateurs du Forum social mondial de Porto Allegre), quelques personnalités européennes… quelques amis, quelques dominicains. Peu en fait.

Prière contemplative et engagement solidaire (politique et humanitaire) sont indissociables pour Lebret.

Je ne suis cependant pas sûr que ce tableau un peu triste soit exhaustif. Cela se manifeste moins par des filiations directes et reconnues explicitement comme dans le cas de J. Généreux ([1]) que par l‘intégration de certains thèmes de l’économie humaine dans la pensée économique critique ([2] ) ou dans l’Eglise. C’est le cas en particulier de la notion de bien commun planétaire ou celle du développement intégral.

L’économie interpellée

Dans le cadre des Nations unies, où Lebret fut appelé comme expert des indicateurs de développement ([3]), ont muri les notions de développement durable ([4]) et de bien commun de la planète. Ces notions veulent signifier que le développement doit prendre en compte tous les aspects de la personne humaine, les générations à venir et la justice sociale. Elles veulent aussi affirmer que tous, en commençant par les plus démunis, ont droit à des conditions de vie meilleure et que les fruits de la dynamique économique ne peuvent pas être accumulés par un tout petit groupe. Ces orientations ont à voir avec la montée humaine et la pensée systémique développées par L.J. Lebret

A travers ces approches c’est la place de l’économie qui est interrogée. Lebret en intégrant l‘économie avec l’humanisme mettait la première, comme l’avait fait K. Polanyi ([5]): elle n’est qu’un moyen et pas une fin en soi. C’est aussi la place de la finance qui est devenu le moteur de l’économie contemporain: elle doit être remise en sa fonction d’assurer le financement des activités économiques au servie de l’humanité en recherche d’un mieux

Lebret et Vatican II

Vatican II avait clairement affirmé que la nouvelle question sociale était le développement et l’avenir des «pays pauvres» et Lebret a été pour quelque chose dans cette option. Cette approche est devenue un réflexe commun de la plupart des croyants, même s’ils peinent à le penser dans le quotidien et à avoir les comportements conséquents (non xénophobie, ouverture culture et religieuse…). La solidarité Nord-Sud, même si elle est subvertie par la mondialisation néo-libérale, est un souci de l’Eglise et des chrétiens; c’est là qu’elle vit concrètement son catholicisme, son universalité.

L’Eglise, même si cela est encore contesté par certains intégristes adorant un Dieu qui ne s’est pas vraiment incarné ou qui ne souffre pas pour l’humanité, appelle à prendre en compte la personne humaine dans sa globalité et pas simplement son âme et propose une évangélisation qui soit œuvre de miséricorde, tout autant spirituelle que corporelle, qui soit lutte contre la misère économique et spirituelle ([6]), ce que le pape François appelle la prise en compte de l’écologie intégrale.

Fécondité diffuse

Si les fils et filles reconnaissant explicitement la paternité intellectuelle et militante de LJ Lebret ne sont plus nombreux les réflexions de Lebret ont eu une fécondité et peuvent encore l’avoir. C’est le cas du statut donné à l’éthique par rapport à l’économie: la place des valeurs et des normes et donc la justice ne peuvent pas être déconnectées de l’économie comme pratique et comme réflexion; c’est aussi le cas de la critique de la croissance et du progrès lorsque ces processus détruisent l’humain et la nature ([7]) ou du social palliatif qui s’épuise à mettre des cautères sur des jambes de bois ([8]) sans rien changer et sans faire apparaître des acteurs de leur devenir.

C’est aussi le cas pour les chrétiens: la pensée de L.J. Lebret les appelle à être acteurs dans l’évolution du monde. Lebret insiste sur la contemplation qui se fait action, sur une foi qui se traduit par la prise au sérieux des défis que l’humanité doit affronter. Prière contemplative et engagement solidaire (politique et humanitaire) sont indissociables pour Lebret et cela reste profondément juste théologiquement. La spiritualité de l’action ([9]) qui insère l’agir dans la mystique a été vécue par L.J. Lebret et est une proposition fondamentale pour notre temps: l’action est la traduction dans le champ concret (économique, social, culture…) de ce qui a été contemplé ([10]).

Par la parole et l’exemple

Ainsi 50 ans après la mort de Lebret, l’enjeu n’est pas en priorité de faire un bilan mais de poursuivre le plaidoyer par l’action et la réflexion (verbo et exemplo selon la tradition dominicaine) pour que l’humain en tant que personne reste au centre de l’économie et des pratiques sociales.

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Jean-Claude Lavigne. Le frère Jean-Claude Lavigne fut le dernier directeur général dominicain d’«Economie et Humanisme». Actuel Président des éditions du Cerf et de l’Université «Domuni».


[1] Jacques Généreux Chroniques d’un autre monde, suivi du « Manifeste pour l’économie humaine », Seuil, Paris, 2003 et Les vraies lois de l’économie, Éditions du Seuil, Paris, 2005

[2] Par exemple chez les «économistes atterrés»

[3] A l’origine de ce qui a conduit à l’adoption de l’IDH (indice de développement humain)

[4] Rapport de Mme Gro Brundtland «our common future», 1987

[5] K. Polanyi «la grande transformation», 1944, Gallimard 1983

[6] Paul VI «Evangelii nuntiandi», 1975

[7] Voir les critiques faites par les tenants de la décroissance ou de l’éco-développement

[8] Manifeste d’économie et humanisme 1959

[9] L.J Lebret «Action marche vers Dieu» 1949, Seuil 1967 et JC Lavigne «Ecrits spirituels du Père Lebret» ed Cerf et de l’Atelier, 1997

[10] C’est la devise de l’ordre dominicain «contemplata aliis tradere»

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Au Nicaragua, pour la défense des femmes https://www.revue-sources.org/au-nicaragua-pour-la-defense-des-femmes/ https://www.revue-sources.org/au-nicaragua-pour-la-defense-des-femmes/#respond Thu, 01 Jan 2015 14:19:29 +0000 http://revue-sources.cath.ch/?p=221 [print-me]

Aspirant depuis longtemps à un engagement sur le terrain au service de la justice sociale, E-CHANGER/Comundo m’a d’emblée convaincue. Cette ONG me propose une immersion sur le long terme avec un statut et des conditions de vie proches de celles de la population locale. Et cela dans une logique de partage de compétences.

Pour ma part, j’apporte surtout des outils méthodologiques pour formuler des projets, affiner le suivi et évaluer les actions. Il me revient aussi de préciser une stratégie concrète en vue d’appliquer la politique genre de l’organisation, élaborée il y a quatre ans, mais pas encore diffusée ni appliquée systématiquement.

Je n’ai pas de statut d’experte ou de responsable; je suis une « simple » volontaire, disponible pour appuyer mes collègues et m’ouvrir à leur réalité. J’ai ainsi découvert le contexte politique du Nicaragua, des années de la dictature de la famille Somoza de 1930 jusqu’à la révolution sandiniste de 1979. Plusieurs de mes collègues sont d’ancien-ne-s révolutionnaires, aux souvenirs parfois terrifiants. J’ai également appris une autre relation au temps dans un pays où l’on vit essentiellement au présent.

Du Nord au Sud

Progressivement je découvre que s’engager c’est accepter de remettre en question mes repères pour en adopter d’autres. Tout en visant à garder le meilleur de chaque système. Par exemple, je reprends certains outils de travail appris en Suisse, mais en les flexibilisant et les adaptant à la situation. Une grande partie de mon travail consiste à organiser et animer des formations avec un collègue psychologue dans le but de sensibiliser les membres de notre organisation à des thèmes liés à l’équité entre hommes et femmes: construction de l’identité de genre, violence et relations de pouvoir, division sexuelle du travail, etc.

Tout en prenant conscience de mes limites, je m’efforce de favoriser l’élaboration d’alternatives qui conviennent au pays et ne soient pas imposées. Je m’inspire beaucoup de l’éducation populaire basée sur la pédagogie de Paulo Freire, très répandue en Amérique latine. Elle part du principe que chacun peut contribuer à la construction de savoirs à partir de son expérience personnelle. Je dois donc trouver ma place dans l’accompagnement de ces luttes, en acceptant que les choix de mes collègues ne sont pas toujours les miens.

Progressivement je découvre que s’engager c’est accepter de remettre en question mes repères pour en adopter d’autres.

Ainsi, au Nicaragua, l’avortement sous toutes ses formes est pénalisé depuis 2008. Y compris lorsque la vie de la mère est en danger ou en cas de viol. Cette disposition me révolte, sachant que parmi les 1’300 dénonciations pour viol déposées chaque année, 83% concernent des filles mineures. Mes collègues ne sont pas forcément d’accord avec cette pénalisation, mais ils ne veulent pas aborder ce thème pour ne pas mettre en péril leurs relatifs bons contacts avec le pouvoir sandiniste qui a édicté cette loi. Je dois donc assumer cette situation et respecter leur choix. La frontière entre la solidarité et l’assistancialisme n’est pas toujours facile à délimiter. Accompagner sans s’imposer est un art difficile!

Du Sud au Nord

En sens inverse, une part de ma mission consistera à valoriser, à mon retour, le savoir-faire acquis au Nicaragua. Les techniques d’intervention que j’apprends ici me seront très utiles. J’ai aussi pour mandat de faire connaître la situation de ce pays et sa population pleine de joie de vivre et ingénieuse quand il s’agit de trouver des alternatives pacifiques pour résoudre ses problèmes. Un exemple? Les femmes au Nicaragua vivent différentes situations d’inégalité.

Ainsi, parmi les propriétaires de terres cultivables, 19% seulement sont des femmes. Pour lutter contre cette inégalité, les femmes de l’organisation avec laquelle je travaille ont milité pour obtenir un accès équitable à la propriété des terres. Une loi a été adoptée voici quatre ans. Elle prévoit la création par l’Etat d’une banque de terres cultivables que l’on pourrait acquérir à un taux préférentiel. Les femmes productrices auraient la priorité. Mais le gouvernement n’a pas encore prévu de budget pour l’achat de ces terres. Donc, affaire à suivre!

Au final

Mon engagement au Nicaragua, en plus de donner, recevoir, désapprendre et réapprendre, signifie accepter les limites de ce que je peux apporter et celles de ma contribution au changement. Je dois tenir compte du contexte local, social et politique. Mais cette expérience conforte ma conscience et mon indignation face aux inégalités que subissent les femmes en termes de surcharge de travail, de manque de reconnaissance ou de violence. Je suis motivée pour poursuivre mon engagement en faveur de l’équité des genres en Suisse ou ailleurs!

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Noémie Pulzer est volontaire de l’ONG suisse E-CHANGER/ Comundo. Elle travaille au sein d’une association de travailleurs agricoles au Nicaragua. Elle appuie plus spécifiquement les différentes actions de défense des droits des femmes paysannes.

Pour en connaître davantage:
www.terrezer.wordpress.com

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Le bien commun dans l’Eglise universelle https://www.revue-sources.org/le-bien-commun-dans-leglise-universelle-missio-exemple-de-solidarite/ https://www.revue-sources.org/le-bien-commun-dans-leglise-universelle-missio-exemple-de-solidarite/#respond Tue, 01 Oct 2013 10:00:16 +0000 http://revue-sources.cath.ch/?p=339 [print-me]

Nous nous trouvons à Neno, importante paroisse rurale au sud-ouest du Malawi. Rapidement, un dernier servant de messe se range parmi les autres, avant que le cortège n’atteigne le portail de l’église. En tête, des jeunes danseuses suivies des servants de messe qui précèdent le prêtre. Dans l’église, le chant enthousiaste d’une chorale les accueille. Les fidèles, debout, chantent avec le chœur en se balançant au rythme des chants. Le célébrant entre dans la danse, lui aussi.

Dieu aime celui qui donne avec joie

Cette célébration eucharistique reste gravée dans ma mémoire. Notamment à cause de ses collectes. Au moment de la préparation des offrandes, les fidèles avancent, rangée par rangée, et déposent quelques monnaies dans l’assiette prévue à cette intention. Entraînés par le chœur, ils s’approchent en chantant et dansant. On échange des regards, on se sourit. La quête se répète à trois reprises: la première pour la paroisse, la deuxième pour les besoins caritatifs et la troisième pour l’entretien du prêtre. « Dieu aime celui qui donne avec joie« , écrit l’apôtre Paul dans sa deuxième lettre aux Corinthiens (2 Co 9,7). C’est bien ce qui se passe ici, à Neno.

Tous participent

C’est ainsi que l’avant-dernier dimanche du mois d’octobre les fidèles de Neno déposent leur offrande dans l’assiette prévue. Mais ce dimanche-là, la quête est faite pour le fonds de solidarité universel de l’Eglise. C’est  la collecte du « Dimanche des Missions ». La somme récoltée n’est pas très importante si on la compare aaux collectes faites dans les pays riches. Cependant, l’offrande des fidèles de Neno fait d’eux des donateurs. C’est ce qui compte avant tout.

On peut estimer que le Dimanche des missions plus de cent millions de catholiques participent à ce fonds de solidarité.

L’an passé, dans 118 pays, les fidèles ont participé à cette collecte. Le résultat fut une surprise. Certes, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, la France, l’Australie, le Brésil, le Canada et les Etats-Unis continuent à donner beaucoup, grâce à de riches donateurs. Néanmoins, leur contribution a sensiblement diminué ces dernières années. En Afrique, c’est différent. Les résultats sont certes modestes, mais ils augmentent. Le Burkina Faso, par exemple, a triplé sa contribution depuis cinq ans pour arriver en 2012 à 173’000 euros. Le Nigeria récoltait la même année 360’000 euros, doublant ainsi sa contribution. Les apports des autres pays africains sont plus modestes. Mais ils ont quasiment doublé en cinq ans.

En Asie, la Corée du Sud avec 1,2 millions et l’Inde avec 2 millions de dollars font déjà partie des pays donateurs les plus importants. Ces deux pays récoltent ensemble deux à trois fois plus que l’Eglise de Suisse. L’Amérique Latine offre une image semblable. Ces chiffres montrent à l’évidence que la majorité des fidèles catholiques vit désormais dans les pays du Sud et de l’Est. L’Eglise est devenue vraiment universelle.

La solidarité n’est pas à sens unique

Le principe fondamental de « l’œuvre de la propagation de la foi », fondée en 1822 par la jeune Française Pauline Jaricot, est la solidarité. Les dictionnaires définissent la solidarité comme le sens d’appartenance à une communauté, ou comme le sens de la responsabilité pour une communauté. Ces définitions disent bien ce que l’Eglise aimerait susciter dans le cœur des fidèles. Enfants d’un seul Père (Rom 8,14), nous sommes reliés à Dieu, mais aussi les uns aux autres, comme frères et sœurs. La solidarité entre les hommes ne peut donc être à sens unique. Les riches ne sont pas les seuls concernés. Même les pauvres ont leur part dans ce partage. Ainsi, la collecte du Dimanche des missions fait de chaque fidèle un donateur et met un terme à la dépendance.

Les sommes récoltées par « Missio » dans les différents pays du monde sont réparties de manière aussi équitable que possible. Les bénéficiaires sont les communautés démunies et leurs projets. Plus de 1’100 Eglises locales en profitent chaque année.

Cette collecte est remarquable par le grand nombre de ses participants. Certes, il y a encore de très riches donateurs. Mais la proportion de petites et très petites offrandes déborde largement les apports de ces fortunés contributeurs. On peut estimer que le Dimanche des missions plus de cent millions de catholiques participent à ce fonds de solidarité. Leur volonté de contribuer au bien de l’Eglise vaut bien davantage que toutes les sommes récoltées ce jour-là.

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Le diacre Martin Brunner-Artho est directeur de « Missio » suisse, l’ « Œuvre de la Propagation de la foi », fondée au XIXème siècle par Pauline Jaricot, dans le but d’apporter une aide matérielle et spirituelle aux missionnaires européens œuvrant au-delà des mers.

 

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«Point d’Ancrage» https://www.revue-sources.org/point-dancrage-le-courage-de-la-foi-dans-notre-societe/ https://www.revue-sources.org/point-dancrage-le-courage-de-la-foi-dans-notre-societe/#respond Tue, 01 Oct 2013 09:58:41 +0000 http://revue-sources.cath.ch/?p=337 [print-me]

André Gachet fut chargé par la délégation suisse au Colloque Européen des Paroisses (CEP)[1] de rédiger la contribution de son pays pour la rencontre de Malte, en juillet 2013. Nous publions la partie de son exposé consacrée à présenter « une expérience pastorale significative d’une paroisse » à Fribourg, appelée « Point d’Ancrage« . Les bénéficiaires en sont les demandeurs d’asile présents dans cette ville.

La Suisse et ses réfugiés

La Suisse est fière de sa tradition humanitaire séculaire, solidement enracinée. Toutefois, dans l’exercice de ces droits humanitaires, les Suisses, ou plus précisément certains d’entre eux, opèrent une subtile distinction dont le fondement éthique est contestable. Il y a les « bons » étrangers, ceux qui usent ou abusent des dispositions juridiques relatives au secret bancaire et autre blanchiment de fonds douteux. Discrets, ces étrangers sont généralement assez bien accueillis. Puis, les «autres» que l’on pourrait répartir en trois catégories: les travailleurs migrants, main d’œuvre dont les entreprises suisses ont grandement besoin, les réfugiés politiques, rescapés de régimes totalitaires, et les réfugiés économiques, nés sous les tropiques et qui parviennent en Suisse au terme de douloureuses péripéties ou par le truchement de passeurs sans scrupules. Ce sont ces personnes qui font problème, car peu « helvético-compatibles ».

Les Suisses –ou certains d’entre eux, hélas, de plus en plus nombreux – opèrent une subtile distinction dont le fondement éthique n’est pas très… catholique!

Les mouvements d’extrême-droite ont en effet réussi à rendre plus intransigeante la nouvelle loi sur l’asile et exercent une pression efficace sur le Gouvernement fédéral afin de mettre en application les « Modifications urgentes de la loi sur l’asile » acceptées en votation populaire le 9 juin 2013 par 78.4 % des votants et par l’unanimité des 26 Etats cantonaux qui forment la Confédération.

Des religieux et religieuses de Fribourg réagissent

Face à ce tour de vis juridique intolérable, dénoncé par les organisations de coopération et de solidarité, les syndicats, quelques partis politiques et les Eglises, le Groupe Romand des Instituts Missionnaires (GRIM) a réagi en 2001 déjà. Il s’agit d’une communauté de travail des ordres, congrégations religieuses et sociétés de vie apostolique qui ont notamment leurs lieux d’insertion dans les pays de l’hémisphère sud.

Dès 2008, un service d’accueil bénévole a été ouvert à l’ « Africanum » de Fribourg, maison provinciale de la « Société des Missionnaires d’Afrique » (Pères Blancs). Sise sur le territoire paroissial de St-Pierre, l’ »Africanum » a obtenu, d’une part, des autres Instituts missionnaires et, d’autre part, de la paroisse, un engagement non seulement moral mais financier d’un subside annuel. Chaque mercredi, à midi, un repas chaud (la nourriture étant fournie par des grandes surfaces et des commerces de la ville) est préparé et servi à quelques 90 requérants d’asile par des religieuses et religieux, auxquels viennent de s’adjoindre des laïcs. Ce même jour, l’après-midi, un religieux disponible pour un service d’écoute et un travailleur social pour traiter de questions juridiques accueillent ces personnes, sans distinction de religions, bien entendu. C’est l’occasion de lire, d’expliquer et commenter les courriers officiels reçus par les réfugiés, et qui leur sont souvent inintelligibles. A l’ « Africanum » toujours, des cours de langue française sont dispensés les mardis et jeudis. Sont également pris en compte les questions de santé, spécialement à l’intention des mamans, ainsi que les problèmes liés à l’éducation des enfants. Trente personnes environ, toutes bénévoles, forment ce « Point d’Ancrage », constitué en association juridique depuis 2011.

Seuls, quelques rares demandeurs d’asile pourront obtenir un permis de séjour. La plupart, déboutés par les Tribunaux administratifs, deviendront des « NEM » (Non Entrée en Matière) et seront renvoyés chez eux sans le précieux statut de réfugié politique tant convoité. « Point d’Ancrage » les aide à envisager sereinement leur échec, puis leur fournit un coup de pouce financier et matériel pour un retour – peu glorieux – dans leur pays .

Grâce à des quêtes organisées dans d’autres paroisses, l’Eglise locale, à travers le Vicariat épiscopal du Canton de Fribourg, soutient ces activités d’amour et de justice au service des plus démunis. « Point d’Ancrage » témoigne à sa manière de ce dogme inaliénable: « Il n’y a pas d’étrangers dans l’Eglise! ».

[1] Le CEP (Colloque Européen des Paroisses) est un rassemblement de militants de paroisses et communautés chrétiennes de la plupart des Etats d’Europe. Tous les deux ans, dans un pays différent, ces chrétiens se retrouvent. Forts de leur engagement pastoral, ils veulent, à partir de questions ecclésiales et sociales, partager des expériences et des idées de manière à collaborer à la construction d’une communauté de peuples européens. Le 28ème Colloque Européen des Paroisses se tiendra à Lisieux (France), du 5 au 10 juillet 2015. Pour en savoir plus: www.cep-europa.org

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André Gachet, de Genève, enseigne à Fribourg depuis de nombreuses années la Doctrine sociale de l’Eglise, d’abord à l’Ecole de la Foi (de Jacques Loew), puis à l’IFM (Institut Romand de Formation aux Ministères Laïcs).

 

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